jeudi 30 septembre 2010

Les corps captifs





Fiévreuse et étourdie,
La belle alanguie
Expose sa chairs
Sur le sol mal vernis.
Elle épouse, adultère
Les modestes boiseries
Puis soufflant sa colère
Elle se cambre et frémis

Glissant sur son corps
Et ses courbes souillées,
Le sol sur ses pores
A creusé ses sentiers.
Il s'empare carnivore
De sa belle agitée
Et les ombres incolores
Qu'il lui a imprimé,
Sillonnent et dévorent
Son enveloppe écorchée.

Sur les lattes saillantes
Ses membres ont rougis.
Peu importe qu'on l'entende
Peu importe qu'on la vit.
Elle se livre gémissante
De plaisir, de furie,
Redevenant l'amante
Qu'elle put être avec lui ,
Oubliant qu'il lui manque
Mais sachant qu'il l'oublie.

Adeline Artuso
Dessin de Conrad Roset

3 commentaires:

  1. Tu as réussi un pari risqué :
    faire glisser la brutalité d'une séparation
    vers un poème d'une beauté saisissante.

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  2. C'est fort et c'est beau en même temps. Je l'ai relu plusieurs fois.

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